Gestion du stress : quels impacts sur le salarié parent ?

Le stress chez le salarié est un sujet régulièrement abordé dans les entreprises, souvent en lien avec son environnement de travail : burnout, épuisement, fatigue, micro-management, etc. D’après le baromètre de la Santé Mentale des salariés mené par Teale en 2024, 30% des salariés interrogés déclarent avoir déjà envisagé de quitter leur entreprise pour protéger leur santé mentale, et 55% des salariés se sont déclarés stressés et attribuent ce stress à leur travail. Il est alors indéniable que comprendre et gérer le stress dans ce contexte est primordial pour promouvoir la santé et le bien-être des salariés.

Cependant, il est aussi important de reconnaître que le stress peut également provenir de sources externes à l’entreprise, tout en ayant un impact significatif sur le salarié. Une étude d’Harvard et du MIT révèle en 2018 qu’un salarié heureux est 31% plus productif, 6 fois moins absent, 2 fois moins malade et 9 fois plus loyal. Ainsi, l'impact positif d'un environnement de travail favorable sur la productivité et la fidélité des salariés est indéniable, mais il est également crucial de prendre en compte les facteurs externes qui influent sur leur bien-être. En effet, en comprenant et en gérant le stress dans sa globalité, les entreprises peuvent véritablement créer des environnements propices à la réussite professionnelle et au bien-être personnel de leurs collaborateurs.

Qu’est-ce que le stress ?

Le stress est une réaction de tentative d’adaptation de notre organisme face à une stimulation. Après une phase initiale d’alarme, le corps entre en résistance avant de passer en phase d’épuisement. Généralement associé à la tension, à l’irritabilité et la fatigue, le stress déclenche trois réponses réflexes : la réaction de lutte ou d’attaque (on surréagit ou on s’énerve), la réaction de fuite (on évite de se confronter au sujet) ou la réaction de figement (sorte de paralysie qui entraîne une absence de réaction).

Quel stress chez le parent ?

L'arrivée d'un nouveau-né dans la vie d'un collaborateur marque le début d'une période de transition significative, impactant divers aspects de son existence, tant sur le plan organisationnel que relationnel. Les ajustements requis peuvent varier en intensité selon les individus et leur environnement, suscitant un niveau de stress variable.

De même, au fil de la croissance de l'enfant, les défis évoluent : l'entrée à l'école, les interactions familiales, les troubles du sommeil, les réactions excessives, les défis éducatifs, la gestion de l’adolescence... Les préoccupations parentales s'étendent également aux influences extérieures telles que les relations sociales de l'enfant et l'usage des écrans, ajoutant ainsi des sources de stress supplémentaires pour les parents.

Tous ces facteurs de stress et ces pressions familiales auront un impact sur la sphère professionnelle du parent et peuvent indéniablement se répercuter sur sa performance. Des réactions variées telles que des réactions d’attaque, de fuite ou de figement peuvent être observées avec des difficultés de concentration, une baisse de productivité, une augmentation de l’énervement et de la fatigue, voire des tensions interpersonnelles, impactant ainsi le rendement au travail.

De même, le stress rencontré dans le milieu professionnel, qu'il s'agisse de la pression due à des délais serrés, à des conflits interpersonnels ou des désaccords liés aux dossiers, peuvent également influer sur la sphère familiale quand ce stress devient trop important.

Il convient de reconnaître que la frontière entre la vie professionnelle et personnelle est, de nos jours, perméable. Il est ainsi crucial d'adopter une approche intégrée pour soutenir les collaborateurs parents dans la gestion de ces défis.

Quelles sont conséquences du stress professionnel ?

Au sein d’une même journée, un salarié peut être confronté à différents stress. Sous la pression de la hiérarchie, les frustrations liées aux obstacles à la mise en œuvre de ses idées, les tensions relationnelles avec les collègues, les défis organisationnels, voire des lacunes de compétences ou de connaissances dans certains domaines, peuvent susciter chez lui un panel d'émotions telles que l'irritation, la frustration, la colère, voire le désir de pleurer ou de s'exprimer vigoureusement. Dans ces moments, il ressent parfois le besoin de prendre une pause, de se changer les idées ou simplement de se détendre autour d'une tasse de café.

Après une journée de travail, les conséquences du stress peuvent continuer à se faire ressentir. De retour à la maison, le parent est toujours irrité, moins patient et fatigué, aspirant à un environnement calme pour se ressourcer.

Si le parent est également confronté à des tensions familiales, sa capacité à gérer ses émotions et à réguler son stress est considérablement diminuée. Il peut s’énerver plus vite (réaction d’attaque), ne pas réagir face à une demande pressante de son enfant (réaction de fuite), ou rester interloqué face à une réaction disproportionnée (réaction de figement). Chaque petite frustration, comme une remarque désobligeante ou un cri trop fort, peut vite prendre des proportions disproportionnées sous l'effet cumulatif du stress, qui entrave les fonctions de raisonnement et de contrôle comportemental du cortex préfrontal.

De la même manière, lorsque des tensions familiales prédominent, la capacité de résilience et la gestion du stress au travail est affectée. Ainsi, même les contrariétés mineures en milieu professionnel peuvent être amplifiées par le poids émotionnel accumulé, alimenté par les difficultés familiales.

Comment baisser l’impact du stress du parent dans le cadre professionnel et familial ?

Un enfant scolarisé traverse un parcours semé d’embûches, de contrariétés et d’exigences. Contrairement à un employé, il lui est difficile de prendre du recul pour apaiser son esprit. De plus, son cortex préfrontal, responsable de la régulation émotionnelle, n'est pas encore pleinement développé, limitant ainsi sa capacité à maîtriser ses réactions et à différer la satisfaction de ses besoins ou à relâcher ses tensions ultérieurement. Par conséquent, à son retour à la maison après une journée mouvementée, l'enfant ressent également le besoin de se reconnecter avec ses proches, notamment ses parents, pour se ressourcer émotionnellement. Cette nécessité se traduit par une quête de proximité, de câlins, voire parfois par l'expression de ses émotions à travers des cris ou une surexcitation.

En somme, la journée d’un parent et la journée d’un enfant présentent de nombreuses similitudes en termes de situations stressantes. Cependant, à la fin de sa journée de travail, il est tout à fait naturel pour le parent de rechercher un environnement calme et détendu. Il peut donc être confronté à des difficultés lorsqu'il doit faire face au stress vécu par son enfant.

Dans ce contexte, l'entreprise peut jouer un rôle crucial en offrant à ses collaborateurs des programmes d'accompagnement pour la gestion des émotions et du stress. Les deux sphères professionnelle et familiale étant intimement liées, un salarié plus détendu à la maison le sera également en entreprise et pourra appréhender ces moments de stress de manière plus efficace.

En soutenant les parents salariés dans la gestion du stress familial, l'entreprise contribue à favoriser un équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. Un parent détendu à la maison sera également plus productif et efficace au travail, capable de faire face aux défis professionnels avec plus de résilience et de flexibilité.

Les compétences requises tant dans le monde professionnel que dans la parentalité présentent des similitudes frappantes : capacité à gérer du stress, résilience, flexibilité, adaptabilité. En investissant dans le développement de ces compétences, l'entreprise renforce non seulement le bien-être de ses employés-parents, mais aussi leur efficacité globale dans leur rôle professionnel et familial.

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