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Conciliation vie pro / vie perso : une expression familière, une réalité complexe

Publié le : 27/05/2025

Sommaire :

On l’emploie partout. Dans les politiques RH, les plans égalité, les échanges entre collègues ou les entretiens managériaux : la “conciliation entre vie professionnelle et vie personnelle” est devenue un incontournable du langage du travail contemporain. 

Mais derrière ces mots désormais familiers, il y a une réalité bien plus floue, mouvante, intime. Car s’il est une chose que vivent de nombreux parents salariés, c’est bien ce grand écart quotidien entre leurs engagements professionnels et leurs responsabilités familiales. 

Une expression devenue norme, mais que recouvre-t-elle vraiment ? 

La conciliation, en apparence, semble aller de soi : organiser son temps, répartir ses priorités, aménager ses horaires. Mais en pratique, il ne s’agit pas seulement d’emploi du temps. 

Il s’agit de : 

  • changer de rôle mentalement en quelques minutes, en passant d’un échange stratégique à une scène de séparation difficile à la crèche ; 

  • jongler avec des attentes parfois contradictoires : être impliqué·e au travail et pleinement présent·e à la maison ; 

  • porter des responsabilités continues, qui ne s’arrêtent ni à la porte du bureau, ni à celle du domicile. 

Cette conciliation, ce n’est pas un point d’équilibre qu’on atteindrait une fois pour toutes. 
C’est une série d’ajustements permanents, parfois invisibles, souvent épuisants, toujours personnels. 

Qui concilie ? Qui porte ? 

Qui concilie ? Qui porte ?Dans les faits, tous les parents sont concernés, mais pas de la même façon. 

Les études montrent que ce sont encore majoritairement les mères qui portent la plus grande part de la charge domestique et éducative. Mais les pères aussi, de plus en plus impliqués, ressentent le tiraillement, entre leur envie d’être présents et la difficulté à le faire pleinement dans un cadre professionnel encore peu souple. 

Certains salariés n’osent pas poser une demi-journée, d’autres répondent à leurs mails à 22h pendant que les enfants dorment. Certains culpabilisent en partant tôt, d’autres en arrivant tard. Personne n’est complètement “à la hauteur”, et c’est bien là le problème. 

Et si on arrêtait de tout faire tenir ? 

On parle de conciliation comme d’un objectif louable. Mais il faut se demander : qu’attend-on vraiment des parents aujourd’hui ? Qu’ils soient disponibles. Présents. Performants. Équilibrés. Et surtout… sans se plaindre. 

À force de vouloir tout faire tenir, sans friction, sans faille, c’est souvent l’essentiel qui s’efface : la santé mentale, le droit à la fatigue, la légitimité à demander de l’aide ou simplement à dire “c’est trop”. 

Repenser la conciliation, c’est reconnaître une réalité humaine 

C’est comprendre qu’on ne parle pas de deux mondes séparés à organiser, mais d’une seule et même vie, qui traverse le bureau, la maison, les transports, les réveils en pleine nuit et les réunions du lundi matin. 
C’est aussi, peut-être, l’occasion de transformer le regard porté sur les parents dans le monde du travail. Non pas comme des personnes “moins disponibles”, mais comme des personnes hautement engagées, ultra-réactives, souvent sur-sollicitées, et incroyablement adaptables. 

Vers plus de justesse 

On peut choisir de regarder différemment les réalités que vivent les parents dans les entreprises. Et poser une question simple, mais puissante : Comment permettre à chacun d’exister pleinement dans sa seule vie, celle qu’il mène en continu, entre le pro et le perso ? 
Parce qu’on ne concilie pas deux existences. On tente de respirer dans une seule, dense, vivante, et parfois un peu trop pleine. Et ça mérite, à minima, d’être entendu. 

Rédaction : Karine Arquer