Publié le : 21/09/2020
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Les jeunes sont de plus en plus distraits, stressés et anxieux. Pour y remédier, le recours à la méditation se développe, notamment en Amérique du Nord et dans les pays scandinaves. Comment convertir son enfant en douceur ?
Avec le confinement du printemps 2020, Adriana a commencé à méditer régulièrement avec ses jumelles de 5 ans. « Les jours où les filles étaient très agitées, on s’allongeait sur un tapis de yoga après le déjeuner pour écouter une méditation guidée, partage-t-elle. Cela nous faisait du bien à toutes, nous permettait de sortir les tensions de notre corps et de retrouver notre calme. »
Les bienfaits de la méditation pour les enfants
« La méditation permet de s’arrêter dans le silence, de reconnaître et d’observer ce qui se passe à l’intérieur de soi », indique Sonya Thorne, directrice de l’institut CIME, qui a pour objectif de faire découvrir la méditation aux enfants. Elle souligne ses nombreux bienfaits sur la gestion émotionnelle, l’anxiété et le sommeil.
Dr. Catherine Malboeuf-Hurtubise, psychologue et professeure au département psychologie de l’Université Bishop’s, affirme que « la méditation est avant tout un moyen de développer sa capacité à être dans le moment présent ». C’est d’autant plus important que cette faculté a un impact direct sur la santé mentale des jeunes, comme le démontre plusieurs études. Mais attention, la méditation n’est pas une recette magique pour autant, nuance la chercheuse: « La méditation est une corde de plus à l’arc de l’enfant, comme peut l’être la philosophie pour enfants ou l’art-thérapie », dit-elle.
À quel âge initier son enfant ?
« On peut méditer dès la maternelle 4 ans », croit Dr. Catherine Malboeuf-Hurtubise. Elle souligne qu’à cet âge, le développement cognitif des enfants ne leur permet ni de ruminer, ni de s’inquiéter pour le futur. Les petits ont donc une capacité innée à être dans l’instant présent, et, de ce point de vue, les parents ont beaucoup à apprendre d’eux, estime l’experte.
De son côté, Mme Thorne considère que l’on peut initier les enfants à la méditation à partir de 3 ans. Pourquoi pas avant ? S’il n’est pas nécessaire de commencer plus tôt, c’est que les tout-petits sont naturellement de grands méditateurs, fait-elle valoir. Par exemple, quand un bébé regarde son mobile, il médite instinctivement sans le savoir !
Comment adopter la méditation au quotidien ?
Pour Sonya Thorne, « la clé, c’est de pratiquer de façon routinière ». Le plus important, c’est de se fixer des objectifs simples, qui rentrent dans les horaires et qui grandissent petit à petit, croit-elle. L’erreur la plus répandue ? Faire durer la méditation trop longtemps. « Chez les 3 à 8 ans, les premières pratiques méditatives peuvent durer vingt ou trente secondes, illustre-t-elle. On peut commencer par fermer les yeux, en pensant à bien respirer, lors de moments clés de la routine, au lever, au repas, au coucher. Petit à petit, on va trouver du plaisir dans sa pratique, et on va en allonger la durée ».
Catherine Malboeuf-Hurtubise relève que l’initiation est d’autant plus réussie que le parent se lance avec les enfants. Avec les plus jeunes, l’auteure du livre Mission Méditation (1) propose d’opter pour des pratiques informelles. Par exemple ? Des activités sollicitant les cinq sens, comme « les oreilles bioniques », qui consistent à identifier autant d’instruments de musique que possible dans une pièce donnée, et qui développe la présence attentive avec l’ouïe.
On se lance !
Les pratiques méditatives sont très diverses, mais pour trouver celle qui correspond le plus à son enfant, il est recommandé de se baser sur ses intérêts et sa maturité.
Si notre jeune est d’âge scolaire, on peut lui proposer d’utiliser des postures de yoga, d’avoir recours à des outils de pleine conscience comme le balayage corporel, ou encore de poser des intentions d’actions quotidiennes, pour se donner des défis de bienveillance envers soi-même ou les autres.
Et avec les plus grands ? Initier les adolescents à la méditation requiert des outils adaptés. Sara demande toujours à ses deux enfants de 12 et 14 ans « comment ils se sentent », plutôt que « comment ils vont » le matin. Elle les pousse à se concentrer sur leur respiration pour éviter qu’ils ne se déconnectent de leur corps et ne restent dans leur tête… et veut croire que la méditation, pratiquée quand ils étaient plus jeunes, reviendra plus tard !
Bonne initiation !
Rédaction : Florence Dujoux