Comment impliquer les enfants dans les tâches ménagères ?

Publié le : 10/04/2023

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Faire participer les enfants aux tâches domestiques est un gage essentiel de succès pour une vie de famille harmonieuse. Quelles bonnes pratiques adopter pour déléguer efficacement, et quels écueils éviter ? 

Donner de l’autonomie aux enfants est la clé pour déclencher un cercle vertueux au sein de la famille, croit Dominique Bernèche, maman de six têtes blondes, enseignante et auteure de Les belles combines — Astuces géniales pour familles d’aujourd’hui. Son vécu de famille (très) nombreuse lui a permis de constater que les enfants à qui l’on donne le pouvoir de faire des choses par eux-mêmes tirent de la fierté de ce qu’ils accomplissent et sont plus enclins à collaborer, tandis que les parents, délestés de certaines corvées, ont plus de patience, de temps et d’énergie à consacrer à leur marmaille. « J’ai réalisé qu’on peut se permettre d’exiger davantage de nos enfants sans se sentir coupable », écrit-elle, soulignant que la participation des jeunes à l’entretien et au bon fonctionnement de la maisonnée accroît non seulement leur sentiment d’appartenance à la famille, mais aussi leur sens des responsabilités et leur estime de soi. 

S’affranchir du perfectionnisme 

enfants qui font le ménagePremier écueil sur le chemin de la participation des petits aux tâches domestiques, la recherche constante d’efficacité et de contrôle des parents. Dans un quotidien stressant et surchargé, la tentation peut être grande de faire les tâches à la place de son enfant, plutôt que de prendre le temps de lui montrer comment les exécuter correctement, et, surtout, d’insister pour qu’elles soient accomplies. « Il est hors de question que je fasse quelque chose à la place de mes enfants simplement pour que ce soit fait à mon goût ou plus rapidement. Ainsi, j’ai capitulé devant les queues de cheval échevelées, les vêtements mal assortis et les assiettes placées de travers dans le lave-vaisselle », témoigne Dominique Bernèche. 

Adopter une approche participative 

Pour impliquer efficacement tous les membres de la maisonnée, Stéphanie Deslauriers, autrice, psychoéducatrice et conférencière, recommande aux parents de privilégier des messages inclusifs. « Tout le monde doit mettre la main à la pâte, affirme l’experte, mais on peut donner aux enfants le choix des tâches à effectuer, afin de leur procurer un sentiment de contrôle ». Julie, maman de trois bambins, privilégie l’aspect ludique pour mobiliser ses troupes : rangement des jouets en musique, vaisselle en échangeant des blagues, etc. Autre bonne pratique, l’instauration d’un conseil de famille, afin d’apporter des éclaircissements et de revenir sur les petits irritants du quotidien. C’est à ce moment là que vous pourrez expliquer que vous, parent, en avez assez de faire la lessive seul, et que dorénavant les enfants seront en charge de plier les vêtements. Bien sûr, précise Mme Deslauriers, on reste réaliste dans ses attentes ; les nouvelles habitudes nécessitant trois semaines pour être adoptées, tout ne sera vraisemblablement pas parfait du premier coup. 

Déléguer des tâches adaptées 

La règle d’or ? Ne pas oublier que les petits sont en apprentissage. « Le plus grand défi de ma vie de parent a toujours été et demeure la saine gestion de mes attentes envers mes enfants en fonction de leur âge, de leurs forces et de leurs faiblesses », lit-on dans le livre de Dominique Bernèche.  

Par exemple : Mettre la table dès 2–3 ans, peler pommes de terre et carottes à 6–7 ans ou recoudre des boutons à 10–11 ans. Attention souligne Mme Deslauriers, l’idée n’est pas de confier l’ensemble des tâches listées, mais de sélectionner les plus appropriées. Finalement, devrait-on récompenser notre jeune pour avoir effectué une corvée ? Non, répond Josiane Cadotte, responsable des communications à l’ACEF de l’est de Montréal. « Faire son lit représente une contribution normale à la vie de famille », illustre-t-elle. Avant de nuancer : « Mais si notre jeune effectue une tâche pour laquelle on aurait pu engager quelqu’un, comme peindre un mur, alors on peut éventuellement envisager de le rémunérer ».

Rédaction : Florence Dujoux