Publié le : 15/05/2025
Alors que 89 % des salariés français ont des responsabilités familiales, la parentalité reste encore largement ignorée dans les politiques RH. Une omission qui n’est pas sans conséquence sur l’engagement, la santé mentale et la fidélité des collaborateurs, d'après un article publié dans Forbes.
C’est ce que révèle un récent baromètre OpinionWay, réalisé pour teale et Les Parents Zens, qui alerte sur un déséquilibre structurel dans le monde du travail : la parentalité est toujours pensée comme un sujet privé, quand elle impacte directement la performance professionnelle.
Une surcharge mentale invisible… mais bien réelle
Selon l’enquête, 1 parent salarié sur 3 affirme que l’arrivée d’un enfant a altéré sa trajectoire professionnelle – un chiffre qui grimpe à 43 % chez les femmes, dont près d’un quart ont réduit leur temps de travail. Le retour de congé parental, loin d’être un pont vers la reprise, devient souvent une épreuve : 45 % des parents évoquent un manque de flexibilité, un isolement au sein des équipes, ou une pression accrue à prouver leur engagement.
Pourtant, 60 % des entreprises n’ont mis en place aucun dispositif d’accompagnement. Et lorsqu’ils existent, seuls 16 % des parents les jugent véritablement utiles.
Un modèle RH à réinventer
Le cœur du problème ? Un modèle d’organisation hérité d’un autre temps, qui repose sur un salarié « sans attaches », disponible de 9h à 18h sans interférence familiale. Ce modèle ne tient plus.
« Aujourd’hui, on demande aux parents de faire comme si leur vie familiale n’existait pas. C’est absurde », résume Marine Desandre, cofondatrice des Parents Zens.
Les attentes ont changé. 53 % des parents de moins de 35 ans envisagent de quitter leur entreprise pour une structure plus “family friendly” ; 14 % l’ont déjà fait. Pour cette génération, la flexibilité, la reconnaissance du rôle parental et un vrai soutien psychologique ne sont plus des bonus, mais des pré-requis à la fidélité.
Un enjeu stratégique sous-estimé
Ignorer la parentalité, c’est fragiliser l’engagement, multiplier les renoncements et laisser filer des talents. En revanche, les entreprises qui prennent ce sujet à bras-le-corps constatent des résultats tangibles : baisse de l’absentéisme, meilleure rétention, hausse de la productivité.
Les leviers existent :
Horaires flexibles (33 % des attentes)
Soutien à la garde d’enfants (19 %)
Coaching parental et accompagnement psychologique
Et surtout, une culture managériale bienveillante qui légitime la parentalité comme un fait professionnel
Dans les TPE, où le lien humain est plus fort, 90 % des salariés disent se sentir en bonne santé mentale – contre 76 % dans les grands groupes. Une démonstration que l’attention portée aux parents est un facteur de performance durable.
Moins de babyfoot, plus de baby-plans
Alors que les entreprises rivalisent d’initiatives pour attirer les talents, le baromètre OpinionWay envoie un signal clair : le soutien à la parentalité n’est pas une option, mais un investissement stratégique.
Dans un marché de l’emploi où l’agilité et la qualité de vie au travail priment, faire de la parentalité un pilier RH, c’est prendre de l’avance, pour de bon.
Rédaction : L'équipe Les Parents Zens