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Et si la première cause de désengagement des jeunes salariés ne venait pas d’un manque de sens ou de salaire… mais de la parentalité ?

C’est ce que révèle une étude menée par OpinionWay pour teale et Les Parents Zens, relayée par Esteval le 6 juin 2025. Elle interroge plus de 600 parents salariés en France pour dresser un constat lucide et inquiétant : la parentalité reste un angle mort dans la gestion des ressources humaines, avec des conséquences directes sur la santé mentale, l’engagement… et la fidélité des talents.

1 carrière sur 3 freinée à l’arrivée d’un enfant

L’étude montre que la parentalité n’est pas seulement un facteur privé : elle impacte directement la trajectoire professionnelle :

  • 1 parent salarié sur 3 estime que l’arrivée d’un enfant a freiné sa carrière.
  • Le chiffre grimpe à 43 % chez les femmes, qui sont 17 % à avoir réduit leur temps de travail, 13 % à avoir refusé une évolution, et 3 % une augmentation.
  • Près de la moitié des parents rencontrent des difficultés à leur retour de congé parental : sentiment d’isolement, manque de flexibilité, besoin de “prouver” à nouveau leur légitimité professionnelle.

Santé mentale : surcharge invisible mais massive

Les conséquences ne s’arrêtent pas aux promotions manquées. 57 % des parents interrogés déclarent une hausse de leur charge mentale liée au travail, aggravée par :

  • les urgences familiales difficiles à concilier avec les exigences professionnelles (27 %),
  • la pression à être disponible à toute heure (17 %).

Et malgré ces signaux clairs, 60 % des parents disent n’avoir accès à aucun dispositif de soutien dans leur entreprise.

Même parmi ceux qui en bénéficient, seuls 16 % trouvent ces mesures réellement efficaces.

Une rupture générationnelle qui se creuse

Chez les moins de 35 ans, cette absence de soutien ne passe plus.

  • 53 % des jeunes parents ont déjà envisagé de changer d’entreprise pour rejoindre une structure plus "family friendly".
  • Et 10 % l’ont déjà fait.

Le message est clair : les jeunes générations attendent autre chose de l’entreprise. Plus de babyfoot, oui… mais surtout plus de baby-plans.

« Aujourd'hui, on demande aux parents de faire comme si leur vie familiale n'existait pas entre 9h et 18h. C'est absurde. Ce baromètre montre qu'ignorer la parentalité , c'est risquer une fuite massive des talents. Il est temps de sortir d'un modèle RH hors sol.” Marine Desandre, cofondatrice des Parents Zens.

« La charge mentale parentale est l'un des plus grands tabous de la santé mentale au travail. Tant qu'on ne la reconnaît pas, on soutient par défaut une dynamique d'épuisement. Soutenir les parents, ce n'est pas un plus : c'est la condition d'une performance et d'une entreprise durable. » Anaïs Roux, directrice scientifique chez teale.

Repenser l’entreprise comme un partenaire de vie

Loin de n’être qu’un sujet d’équilibre vie pro / vie perso, la parentalité devient un marqueur de maturité sociale et de performance durable.

Les entreprises qui agissent constatent :

  • une meilleure fidélisation,
  • une baisse de la charge mentale,
  • un engagement renforcé.

Cela passe par :

  • de la flexibilité organisationnelle réelle,
  • des dispositifs individualisés : coaching, aide à la garde d’enfants, soutien psychologique,
  • une communication RH claire sur les droits et ressources existants,
  • la valorisation du rôle parental dans les parcours professionnels.

Ce que ce baromètre nous rappelle

La parentalité ne devrait jamais être un obstacle professionnel.Elle ne devrait pas isoler. Ni ralentir. Ni épuiser.

Un parent soutenu est un salarié plus serein, plus engagé, plus fidèle.Et si la vraie révolution RH commençait ici ?